Bien que les applications de suivi des menstruations puissent être pratiques, elles sont souvent peu fiables et vendent nos données. C’est ce qu’affirme la neurobiologiste Catherine Vidal, qui met en garde contre l’utilisation de ces applications.
La neurobiologiste souligne que la plupart des applications de suivi des menstruations utilisent des algorithmes qui ne sont pas basés sur des preuves scientifiques. Par conséquent, elles sont souvent inexactes lorsqu’il s’agit de prédire les prochaines règles ou la fenêtre de fertilité d’une femme.
De plus, beaucoup de ces applications collectent des données sur leurs utilisatrices qui sont ensuite vendues à des tiers. Il s’agit notamment d’informations sensibles telles que la date de votre dernier rapport sexuel ou le fait que vous souffriez de problèmes de fécondité.
Compte tenu des risques encourus, Mme Vidal déconseille l’utilisation d’applications de suivi des menstruations. Elle recommande plutôt de tenir un simple journal des dates de vos règles
Au cours des dix dernières années, on a assisté à une augmentation spectaculaire des entreprises proposant des solutions technologiques spécifiques à la santé et au bien-être des femmes – cette industrie est désormais communément appelée “FemTech” Selon des projections récentes, le marché FemTech représentera 50 milliards de dollars d’ici 2025.
Dans le monde, plusieurs centaines de millions de femmes utiliseraient des applications permettant de suivre les cycles menstruels et de gérer la fertilité à des fins de contraception ou de grossesse.
Ensuite, des informations plus personnelles sont recueillies telles que : les humeurs, la libido et les relations sexuelles, l’utilisation (ou non) de préservatifs, l’état de santé, les habitudes de sommeil, le poids, le régime alimentaire… Toutes ces applications s’appuient sur des services externes (généralement des sociétés privées américaines comme Google ou Amazon) pour stocker lesdites données.
Les enquêtes ont mis en évidence des défauts de procédure dans la protection des données personnelles.
Lorsque vous installez une application, elle comporte généralement un avis sur ses conditions d’utilisation – que la plupart des gens acceptent sans le lire. Cependant, ce que beaucoup ne réalisent pas, c’est qu’en faisant cela, ils autorisent la collecte de leurs données. En d’autres termes, des “tiers” peuvent accéder à votre smartphone et à vos applications pour vous envoyer des messages personnalisés.
De plus, même si vos données sont anonymisées, d’autres informations (géolocalisation, contacts Internet, cartes de fidélité, etc.) peuvent être croisées pour vous suivre à la trace. Les courtiers en données sont des entreprises spécialisées qui compilent ces informations individuelles et les vendent aux publicitaires ou aux compagnies d’assurance afin qu’ils sachent qui est leur marché cible, mais peut être également votre profil individuel (pour calculer votre prime d’assurance ou de mutuelle, par exemple, par rapport aux comportements identifiés grâce aux données collectées quasi à votre insu).
Et s’il était temps d’en revenir au bon vieux cahier pour prendre les notes sur l’historique de vos règles ?